Le refuge de la forêtmathique

Établissement : Gymnase de Chamblandes

Durée du projet :  7 demi-journées environ du 21 décembre 2023 au 26 novembre 2024

Public : élèves de 2e et 3e année, OS math-physique

Objectifs : mise en action des élèves pour défendre la biodiversité

Thématique en lien avec la durabilité : changement climatique / biodiversité / réenchantement / réensauvagement / rapport au monde

Types d’activités : projet pratique

Organisation du projet : Rachel Bendjama Faller, référente durabilité

Budget :  paysagiste et ornithologue : CHF 648.60 / bois pour les nichoirs : CHF 50.-

Financement : établissement

Intervenant·e·s externe·s : s'enforester

Description : 

Lors d'une sortie en forêt agrémentée de diverses activités proposées par l'équipe de S'enforester, dont la récolte de graines pour le futur bout de forêt de la classe, les élèves sélectionnent un détail ou une vue générale de la forêt qui leur plaît et la dessine au crayon gris, sans effets d'ombrage ni coloriage (dessin au trait). Les élèves ont pu explorer la forêt auparavant et sont invités à déambuler avant de fixer leur choix. En classe, les élèves choisissent parmi des images de mathématiques amenées par l'enseignant (fractales, polyèdres, courbes, équations, . . .) un élément à ajouter à leur production. Ce choix est réfléchi. L'esthétique ou la curiosité le guident. En couleur, les élèves ajoutent ensuite à leur dessin de forêt l'élément mathématique qu'ils ont sélectionné. Finalement, les élèves choisissent un titre pour leur œuvre et l'exposent au fond de la salle de classe. Un moment de partage leur est laissé. Ils peuvent poser des questions sur les objets mathématiques qu'ils ont choisis.

On peut de prime abord être surpris par cette approche de la durabilité en cours de mathématiques. Quid de l'analyse données, des graphiques et des dépendances exponentielles ? Des fractales dans la forêt ? Ne serait-ce pas là un dispositif alibi ? Bien qu'elle sorte complétement du programme, cette activité me paraît cependant permettre, aux côtés des arts et de l'éducation physique, la « mise en relation de l'élève avec le monde » (Lenoir, 2025). Selon moi, elle participe à la réorientation de la discipline des mathématiques, dont on explore ici la part poétique. En superposant les mathématiques et la forêt, ce dispositif interroge le rapport humain-nature à travers le prisme de la beauté. Son objectif est aussi d'amener l'élève à se demander ce qui est précieux à ses yeux, ce qu'il désire chérir avant tout. Dans une démarche de durabilité, n'est-ce pas contradictoire de tenter de sauver l'humain ? La Terre ne se porterait-elle pas mieux sans cette espèce prédatrice et invasive ? Quels sont les trésors de l'humanité pour lesquels l'élève a envie de se battre ? Quels sont les autres trésors à sauver ? Les mathématiques et la forêt pourraient faire partie des réponses. L'idée est de proposer à l'élève une activité sans écran, sobre mais riche de liens et de sens pour le pousser à questionner ses valeurs ainsi que ses croyances concernant les sources de son bien-être.

Certains élèves ont spontanément arpenté la forêt et rempli leurs sacs à dos de déchets et d'objets hétéroclites tout en participant à l'ensemble des activités proposées ce matin-là. Une démarche citoyenne a donc été concrétisée au cours de la sortie qui, peut-être, donnera même des idées à d'autres.

Finalement, les élèves auront semé les graines récoltées, regardé les arbres pousser et planté un hêtre et cinq châtaigniers dans la forêt de la Chenaulaz au nord de la scierie de Pully. Ils auront également rédigé et illustré un texte poétique évoquant un arbre imaginaire à partir d’une feuille de la forêt, enterré puis retrouvé six mois plus tard des slips en coton décomposés, exploré la texture des sols grâce à une fosse pédologique, médité en forêt, écouté les arbres et encore construit et installé des nichoirs dans les alentours de leur gymnase.

 

Témoignages :

Notre classe a entrepris la construction de nichoirs pour chauves-souris, hirondelles et mésanges. Ce projet a pour but plusieurs raisons importantes comme la préservation de la biodiversité et l’éducation environnementale.

Pourquoi avons-nous construit des nichoirs pour chauves-souris, hirondelles et mésanges ?

1. Protection des espèces:
- Chauves-souris: Ces animaux jouent un rôle crucial dans l'écosystème en tant que prédateurs d'insectes. Elles contribuent à la régulation des populations d’insectes nuisibles, réduisant ainsi l'utilisation de pesticides.
- Hirondelles: Les hirondelles sont également des prédateurs naturels d'insectes volants. Malheureusement, sa population a diminué en raison de la destruction de leurs habitats naturels.
- Mésanges : Les mésanges sont des oiseaux insectivores qui aident à contrôler les populations d'insectes nuisibles dans les jardins et les forêts. Elles sont aussi touchées par la réduction des sites de nidification naturels.

2. Encouragement de la biodiversité:
- En installant des nichoirs, nous créons des habitats sûrs pour ces espèces, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité locale.

3. Éducation et sensibilisation:
- Ce projet nous a permis d'en apprendre plus sur l'importance de chaque espèce dans l’écosystème et sur les actions que nous pouvons entreprendre pour les protéger.

Comment avons-nous construit et installé ces nichoirs ?

1. Recherche et planification :
- Pour cette étape, nous avons bénéficié de l'aide précieuse d'un paysagiste qui est venu nous conseiller. Il nous a fourni différents plans de construction adaptés au chauve-souris, hirondelles et mésanges, en tenant compte des besoins spécifiques propres à chaque espèces

2. Matériaux:
- Nous avons utilisé du bois non traité pour éviter la présence de produits chimiques qui pourraient nuire aux animaux. Des planches de pin ou de sapin ont été privilégiées pour leur durabilité et leur sécurité.

3. Construction:
- Sous la supervision de notre professeur et avec les plans fournis par le paysagiste, nous avons découpé et assemblé les différentes pièces des nichoirs. Chaque nichoir a été conçu selon des spécifications précises :
- Les nichoirs à chauves-souris comportent une chambre étroite pour imiter les fissures dans les arbres.
- Les nichoirs à hirondelles ont une ouverture assez large pour leur gabarit et un intérieur spacieux.
- Les nichoirs à mésanges ont une ouverture adaptée à leur taille et un intérieur qui offre un abri sûr pour leurs nids.

4. Installation:
- Une fois les nichoirs terminés, nous les avons installés dans des emplacements stratégiques:
- Les nichoirs à chauves-souris ont été placés à une hauteur minimale de 4 mètres, de préférence orientés vers le sud ou le sud-est pour bénéficier du maximum de chaleur solaire.
- Les nichoirs à hirondelles ont été fixés sur des structures stables, comme des bâtiments ou des arbres, à une hauteur sécurisée et éloignée des prédateurs.
- Les nichoirs à mésanges ont été placés dans des arbres à une hauteur de 2 à 4 mètres, dans des endroits calmes et protégés des prédateurs.

Conclusion

Ce projet de construction de nichoirs nous a permis de participer activement à la protection de la faune locale tout en acquérant des compétences pratiques et des connaissances environnementales. En contribuant à la conservation des chauves-souris, des hirondelles et des mésanges, nous aidons à maintenir un équilibre écologique sain et à promouvoir la biodiversité dans notre région.

Plantation d'arbres:

Notre classe a suivi le développement d'arbres de la graine au plant à l'arbuste.
Nous avons commencé par ramasser des fruits en forêt et avons choisi des cônes de mélèze, des glands de chêne, des châtaignes de châtaignier et des faînes de hêtre.
Nous les avons plantés à la fin de l'hiver dans de grand pots et laissés dehors, en les arrosant de temps à autres.
Dix mois plus tard, il était temps de planter des pousses en forêt. Malheureusement seulement les plants de hêtres et de châtaigniers avaient poussé. Nous nous sommes donc rendus à la forêt de Chenaulaz, à Pully pour trouver l'emplacement idéal pour que nos plants puissent bien grandir. Nous avons ensuite creusé des trous et planté châtaigniers et hêtres.

Elèves de la 3M5 du Gymnase de Chamblandes